Fièvre catarrhale

La fièvre catarrhale est une maladie virale non contagieuse, transmise par des moucherons piqueurs du genre Culicoides, touchant les ruminants sauvages ou d'élevages, mais essentiellement les moutons, moins fréquemment les chèvres, bovidés, les cervidés, dromadaires...



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Médecine vétérinaire - Santé des bovins

La fièvre catarrhale (ou maladie de la langue bleue) est une maladie virale non contagieuse, transmise par des moucherons piqueurs du genre Culicoides (famille des Ceratopogonidæ), touchant les ruminants sauvages ou d'élevages, mais essentiellement les moutons, moins fréquemment les chèvres, bovidés, les cervidés, dromadaires et antilopes.

Fin 2006, on ne connaît aucun cas de transmission à l'Homme.

Aire de répartition

C'est une maladie animale à déclaration obligatoire, originaire d'Afrique et qui semble monter vers le nord, envisageablement grâce au réchauffement du climat (selon l'AFSSA surtout).

Le virus a été détecté dès la fin des années 1950 au sud de l'Espagne et du Portugal, puis en 1998 avant de l'être en Italie et en France (la Corse). Ces pays combattent le virus par des campagnes de vaccination.

Mi-août 2006 le virus se développe en Europe du Nord, suite à l'émergence d'un nouveau variant dit Sérotype viral n°8), produisant des foyers indépendants de ceux des régions sud-européennes (dont ceux de Corse caractérisés par des sérotypes 2, 4, 9, 16). En Europe du Nord, plus de 2000 foyers ont été identifiés à partir de janvier 2006, presque tous sur une zone globaleemnt localisée sur un axe Ostende-Gand-Maastricht-Cologne en Belgique, Allemagne et Pays-Bas. En France, six foyers autochtones ont été reconnus de fin août à mi-novembre 2006[1].

La maladie se développe à nouveau depuis juin 2007 dans ces même pays. La mondialisation des réseaux agroalimentaires et de l'élevage surtout pourrait augmenter le risque de diffusion de cette maladie et d'autres dans le monde[2].

Le virus pathogène responsable du genre Orbivirus appartient à la famille des Reoviridæ. Il y a 25 sérotypes, dont un découvert en Suisse en 2008, sur une chèvre saine, le virus Toggenburg. Il est transmis par des Culicoides. Sur les 1300 (environ) espèces recensées, seules 15 sont connues ou décrites comme susceptibles de transmettre le virus :

  • Culicoides imicola
  • Culicoides variipennis
  • Culicoides brevitarsis  : [1].
  • Culicoides actoni
  • Culicoides filarifer
  • Culicoides fulvus
  • Culicoides insignis
  • Culicoides nubeculosus
  • Culicoides obsoletus
  • Culicoides oxystoma
  • Culicoides pusillus
  • Culicoides schultzei
  • Culicoides wadai
  • Culicoides zuluensis
  • L'office mondial des épizooties a indiqué un autre vecteur en Europe : Culicoides dewulfi (Gœtghebuer, 1936) voir Ceratopogonidæ, [2]

Du fait des dommages économiques dus à cette maladie, elle est reprise dans la liste A de l'OIE (Office mondial des épizooties).

Agent de la maladie

L'agent de la maladie est le bluetongue virus, un virus à ARN de la famille des Reoviridæ, et , comme le virus de la peste équine (african horse sickness) aussi transmis par des Culicoides , il appartient au genre Orbivirus .

On connaît 25 sérotypes différents de bluetongue virus[3]. L'infection par un des 25 sérotypes (ou la vaccination contre un sérotype) ne protège pas (ou pas obligatoirement) contre les 24 autres sérotypes.

Propriétés[4] :

Contamination

Les sources connues de virus sont le sang, la semence, les insectes infectés[5] qu'on appelle vecteurs biologiques.

Un Culicoides infecté le reste à vie. Et une seule de ses piqûres suffit à infecter un hôte sensible. La période de latence déterminée expérimentalement est de moins de 10 jours.

Le virus n'est pas excrété dans la salive, les mucus ou le jetage, ni dans les lésions buccales bénignes. On ne le retrouve par conséquent pas dans le milieu extérieur, sauf en cas de présence de sang (blessures, mise bas.. ).

Les bovins et les veaux infectés in utero, jouent le rôle de réservoir. Ils permettent au virus de passer l'hiver ("overwintering") dans les régions tempérées où l'hiver est fréquemment trop rigoureux pour permettre une survie du vecteur toute l'année. Dès le printemps, la densité des Culicoides commence à augmenter, mais ils ne se nourrissent que sur les bovins, sur lesquels ils se contaminent. Ce n'est que plus tard qu'ils commencent à piquer les ovins[6].

Signes cliniques

Classiquement, la fièvre catarrhale n'affecte que les ovins. L'infection est le plus souvent inapparente chez les bovins et les caprins quoique le virus puisse être retrouvé dans leur sang. La souche de fièvre catarrhale en cause aux Pays-Bas, en Allemagne et en Belgique en 2006 (sérotype 8) est exceptionnelle étant donné que elle entraîne la naissance de signes cliniques chez les bovins. La période d'incubation de la maladie fluctue de 5 à 20 jours.

Il y a quatre sortes de fièvre catarrhale :

  1. la forme aiguë
  2. la forme subaiguë
  3. la forme suraiguë
  4. la forme inaparente

Symptômes

Conséquences

Les conséquences directes de la fièvre catarrhale sont :

Pour éviter la propagation de l'infection, les mouvements en provenance de zones infectées sont réglementés. Ces restrictions ont des répercussions économiques particulièrement graves pour le milieu de l'élevage

Dissémination

La fièvre catarrhale est observée dans toute la zone intertropicale, dont en Australie, aux États-Unis, en Afrique, au Moyen-Orient, en Asie et en Europe (généralement entre 35 et 40° de latitude Nord).
Son occurrence est saisonnière dans les pays méditerranéens touchés, où elle subsiste quand la température s'abaisse. Depuis octobre 1998, elle se répand vers le nord, peut-être à cause du réchauffement global, suite à l'implantation de son principal vecteur, C. imicola[7].

En août 2006, des cas de fièvre catarrhale ont été observés à la frontière entre les Pays-Bas, la Belgique et l'Allemagne. Des foyers ont ensuite été détectés en France sur la frontière belge. Au total, à la date du 12 octobre 2006, 715 foyers avaient été détectés dans cette zone. Après l'accalmie de l'hiver, la maladie réapparait sévèrement depuis juin 2007 dans cette même zone[8].

En Europe, au 30 août 2007, l'AFSCA recensait 1 338 cas «déclarés»

Fièvre catarrhale aux Pays-Bas

Le 17 août 2006, le ministerie van LNV (ministère néerlandais de l'agriculture, de la nature et de la qualité des aliments) a communiqué le constat définitif de la contamination par la fièvre catarrhale d'une entreprise s'occupant de moutons à Kerkrade (Limbourg néerlandais). Selon le ministre Veerman, deux autres, deux autres élevages, l'un à Sneek (province de Frise), l'autre à Wœrden (province d'Utrecht) quasi sûrement contaminées et onze autres exploitations sont suspectées.

(à compléter/traduire)

Fièvre catarrhale en Belgique

Le 19 août 2006, l'Agence fédérale pour la sécurité de la chaîne alimentaire (AFSCA) a publié un communiqué de presse. Dans la province de Liège et les Fourons on a observé des moutons et des bovidés contaminés. Il s'agit d'onze entreprises belges[9].

Le 17 juillet 2007, elle refait son apparition en Belgique où elle a été diagnostiquée sur des moutons.

Fièvre catarrhale en Allemagne

(à compléter/traduire)

Fièvre catarrhale en France

La maladie est soumise dans ce pays à une déclaration obligatoire auprès de l'inspection vétérinaire.
La fièvre catarrhale est apparue pour la première fois en 2000 en Corse. Depuis cette date, 3 sérotypes différents ont pu être détectés (sérotypes 2, 4 et 16). On a pu observer une variabilité de l'expression clinique chez les ovins selon le sérotype. En 2006, le sérotype isolé sur la frontière avec la Belgique étant différent (sérotype 8), on a pu conclure que cette épizootie n'avait pas de rapport avec ce qui s'est déroulé en Méditerranée.
Depuis le 30 août 2006, 5 foyers ont été confirmés dans le nord et l'est de la France, concernant les départements du Nord, des Ardennes et la Meuse, entraînant l'instauration de zones de surveillance de la maladie dans les zones limitrophes (16 départements).
En juin|2007, déja plus de 204 cas étaient déclarés en France : Ardennes, Nord, Aisne, Pas-de-Calais, Aube, Oise… En novembre 2007, un nouveau front se développe en provenance du Pays basque espagnol avec l'arrivée d'un foyer de la maladie due au sérotype 1 au Pays basque français. Au 13/02/2008 la France compte plus de 17.000 cas. Ce nombre comprend les cas cliniques de la maladie c'est-à-dire les animaux qui ont déclaré la maladie mais il comprend aussi des animaux conçus pour l'exportation (surtout vers l'italie) et qui ont réagi positif à la prise de sang obligatoire depuis 3 mois. Ces animaux n'ont pas nécessairement déclaré la maladie mais ont pu etre en contact avec elle et ont produit des anticorps. Le 14/02/2008 le ministre de l'Agriculture Michel Barnier annonce un plan de vaccination contre la fièvre catarrhale en France (source : site Web-agri).

En France en 2008, 252 nouveau cas ont été recensés au 17 juillet, et plus de 800 au 22 juillet. [10] Malgré ces nombreux cas le budget du ministère ne prévoit pas de vrai moyen financier pour venir au secours des paysans, déjà sinistrés par l'augmentation des prix de l'alimentaire animale.

Moyens de lutte

S'agissant d'un virus, il n'existe toujours aucun traitement efficace. Il existe par contre des traitements symptomatiques. La prévention est assurée par la mise en quarantaine des exploitations touchées, la vaccination et le contrôle de l'insecte vecteur. On peut distinguer 2 types de vaccins : des vaccins vivants dits atténués et des vaccins inactivés. Il n'existe aujourd'hui pas de vaccin inactivé contre l'ensemble des sérotypes de la fièvre catarrhale.

La désinsectisation s'opère autant au niveau des animaux (bovins et ovins) que des bâtiments et les véhicules.

Les animaux ne doivent être traités qu'avec des médicaments vétérinaires ayant une AMM sur prescription vétérinaire.

Les bâtiments et véhicules doivent être désinsectisés avant le chargement. La liste des produits autorisés en France est disponible sur le site public http ://e-phy. agriculture. gouv. fr.

Références

Liens externes

Références

  1. Listeria monocytogenes :vers un progrès des outils et méthodes d'évaluation des outils et méthodes d'évaluation ?] AFSSA, Décembre 2006 - Janvier 2007
  2. Production animale industrielle et risques sanitaires mondiaux (FAO, Sept 2007) (fr) , Rapport de recherche (anglais) (17 septembre 2007) (en) .
  3. (en) National centre for biotechnology information : : Index of viruses
  4. (en) Wereldorganisatie voor diergezondheid : : Bluetongue
  5. A090 - Fièvre catarrhale du mouton
  6. http ://www. agriculture. gouv. fr/spip/IMG/pdf/epidemiologie. pdf [pdf]
  7. Bethan V. Purse, «Climate change and the recent emergence of bluetongue in Europe», dans Nature Reviews Microbiology, vol.  3, no 2, février 2005, p.  171-181 [lien DOI (page consultée le 2006-07-26) ] 
  8. Commission européenne (21 août 2006). Blue Tongue confirmed in Belgium and Germany. Communiqué de presse. Consultée le 2006-08-21.
  9. FAVV : : Persbericht Bluetongue
  10. Max Lagarrigue, La Fièvre catarrhale sème la panique, La Dépêche du Midi, 28/08/2008.

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